Un écosystème à portée de main
La biodiversité, ce réseau vivant qui anime nos jardins, repose sur des équilibres fragiles. Chaque plante, chaque animal, chaque insecte y joue un rôle essentiel. Créer un havre pour les hérissons, les oiseaux, les grenouilles ou les abeilles ne relève pas de la magie verte, mais d’une série de gestes simples et concrets. Des haies diversifiées aux mares accueillantes, en passant par les abris sur mesure, découvrez comment transformer votre jardin en un refuge écologique dynamique, où la vie s’épanouit à chaque saison.
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Créer des habitats diversifiés : la clé d’un écosystème équilibré
Le pouvoir des plantations variées
Un jardin riche en biodiversité commence par une palette végétale étendue. Nombreuses espèces indigènes comme le noisetier ou l’aubépine, offrent le gîte et le couvert à une faune spécifique. Les haies composites, mélangeant arbustes à baies et plantes grimpantes, deviennent des autoroutes à insectes et des garde-manger pour les oiseaux.
L’étagement des végétaux reproduit les strates naturelles des forêts : arbres fruitiers en canopée, framboisiers en sous-bois, et couvre-sols comme le lierre au niveau du sol. Cette diversité structurelle attire des espèces complémentaires, des pollinisateurs aux décomposeurs de feuilles mortes.
L’eau, élément vital
Un point d’eau, même modeste, transforme votre jardin en oasis. Une mare naturelle de 50 cm de profondeur suffit pour accueillir grenouilles et libellules. Veillez à inclure une pente douce pour les entrées-sorties des amphibiens et tapissez le fond de sable pour éviter les déchirures de bâche. L’eau de pluie, idéalement utilisée, limite l’impact du chlore présent dans l’eau du robinet.
Protéger le hérisson : un allié méconnu
Les dangers invisibles
Le hérisson, champion de la régulation des limaces, voit ses populations chuter drastiquement. 700 000 individus sont écrasés chaque année en Europe, souvent lors de leurs déplacements nocturnes. Les granulés anti-limaces à base de métaldéhyde, bien qu’interdits aux particuliers, persistent dans certains jardins et empoisonnent la chaîne alimentaire.
Faites les bons choix et adoptez des pratiques respectueuses : contre les limaces ? Privilégiez un anti-limaces bio : certes un peu moins résistant à la pluie, mais inoffensif pour les oiseaux et les hérissons.
Les tondeuses robotisées représentent un danger supplémentaire : actives de nuit, elles blessent gravement ou tuent les hérissons endormis dans l’herbe haute. En effet, ces petits mammifères nocturnes, lorsqu'ils perçoivent un danger, se mettent en boule au lieu de fuir, les rendant particulièrement vulnérables aux lames des tondeuses. Les blessures infligées sont souvent fatales, avec des cas fréquents de membres amputés ou de coupures profondes. Privilégiez des tontes entre 10h et 17h de préférence, alors que le petit animal est encore dans son abri.
De manière générale, une tonte trop rase élimine les abris naturels indispensables à leur survie, comme les herbes hautes, les tas de feuilles et les broussailles, qui leur offrent refuge et nourriture .
Aménagements salvateurs
Créez des passages sécurisés sous les clôtures (13x13 cm minimum) pour permettre leurs déplacements. Laissez des zones en friche avec tas de branches et feuilles mortes, véritables dortoirs à hérissons. Offrez leur un toit grâce à des abris spécialement conçus pour leur confort. Pensez aussi à installer un abreuvoir stable, rempli d’eau fraîche, c'est crucial durant les sécheresses.
Les clôtures sans ouverture les empêchent de circuler librement. Découvrez notre porte spéciale pour clôture pour leur faciliter l’accès entre les jardins.
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Accueillir oiseaux et chauves-souris : des auxiliaires de luxe
Nichoirs et gourmandises
Les oiseaux des jardins comme les mésanges sont de redoutables chasseurs de chenilles. Installez des nichoirs semi-ouverts dans des zones calmes, à l’abri des prédateurs. Privilégiez les matériaux bruts (bois non traité, béton de bois) pour éviter les moisissures. En hiver, des mangeoires garnies de graines de tournesol, ou de mélanges ciblés, aident les passereaux à survivre.
Au printemps et en été, favorisez des aliments riches en protéines comme : les mélanges de graines adaptés, les vers de farine,...
Les chauves-souris
Les chauves-souris, mal-aimées parce que trop souvent méconnues, mais utiles, peuvent dévorer jusqu’à 3 000 moustiques par nuit. Des gîtes en bois avec fentes étroites (15-20 mm) leur offrent un abri diurne. Placez-les en hauteur, face au sud-est, pour capter les premiers rayons du soleil, à l’abri du vent et des fortes chaleurs.
Zones humides : le royaume des grenouilles
Une mare bien conçue devient un écosystème autonome. Les têtards régulent naturellement les moustiques en dévorant leurs larves. Les grenouilles sont de grands mangeurs de moustiques, de mouches et d’autres insectes nuisibles.
Plantez des iris d’eau et des menthes aquatiques pour oxygéner l’eau et fournir des cachettes. Installez un abri à crapaud à l’ombre, sous un arbre ou dans un coin humide du jardin. Il lui servira de cachette fraîche pour la journée et favorisera sa présence sur le long terme.
Abeilles et pollinisateurs : attention aux fausses bonnes idées
Fleurs mellifères et pièges à éviter
Privilégiez les floraisons étalées dans l’année : crocus au printemps, lavande en été, lierre en automne. Les abeilles solitaires adorent les tiges creuses (ronce, bambou) pour y pondre leurs œufs. Offrez leur une refuge avec des hôtels à insectes, mais attention : privilégiez des hotels à insectes de bonne qualité et prévu à cet effet, des trous mal percés peuvent blesser les ailes des abeilles. Choisissez des modèles avec des tubes lisses en carton ou bois dur, et de taille adaptée pour l'insecte.
Les bourdons, les premiers au rendez-vous !
Dès la sortie de l’hiver, les bourdons sont parmi les premiers insectes à reprendre leur activité. Ils pollinisent notamment les arbres fruitiers en tout début de saison.
Installez un nid à bourdons dans un coin tranquille du jardin pour les accueillir et les protéger
Le cas épineux des espèces invasives
Certains hôtels deviennent des nids à Megachile sculpturalis, une abeille géante invasive qui concurrence les espèces locales. Préférez les nichoirs spécifique , moins problématiques.
Cultivez l’engagement
Groupes participatifs
Entre Kits pédagogiques, ateliers sur le sol, le compost ou la biodiversité, et groupes de discussion sur le sujet, les occasions d'apprendre et de partager vos connaissances, votre expérience ou vos observations ne manquent pas. Des programmes comme Vigie-Nature invitent les citoyens à recenser les oiseaux ou les papillons, contribuant à la recherche scientifique.
Subventions pour la biodiversité (haies, mares, vergers)
En Wallonie, plusieurs mécanismes de subvention existent pour encourager la plantation de haies, la création de mares ou de vergers, et l’entretien des arbres têtards :
- Plantation de haies, vergers, arbres : Le Service public de Wallonie octroie des subventions forfaitaires pour la plantation de haies vives (5 €/mètre), de vergers (25 €/arbre), et d’alignements d’arbres (6 €/arbre). Si les travaux sont réalisés par une entreprise spécialisée, le montant est majoré de 50 %, dans la limite de 80 % du montant total des factures.
- Création de mares : Les mares sont subsidiées à 100 % dans les zones d’intérêt écologique (Natura 2000, sites de grand intérêt biologique, etc.), avec un accompagnement gratuit pour le montage du dossier et la réalisation des travaux.
- Restauration écologique : Des subsides couvrant jusqu’à 100 % des frais réels engagés sont disponibles pour des actions volontaires de restauration de la biodiversité, incluant le débroussaillage, la plantation, la création de mares, et d’autres aménagements favorables à la faune.
Des initiatives locales, comme celles du GAL Pays des Tiges et Chavées ou du Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier, accompagnent aussi les propriétaires privés dans leurs projets de plantations et d’entretien des haies, parfois via des chantiers participatifs ou des systèmes mutualisés d’entretien
La biodiversité en 4 points
Préservez les habitats naturels
Privilégiez les produits Bio
Plantez des espèces utiles
Installez des abris adaptés
Un jardin vivant, une planète préservée
Chaque geste compte, de la coupe d’eau pour le hérisson au carré de prairie fleurie pour les abeilles. En intégrant ces pratiques, votre jardin devient un maillon actif des corridors écologiques, reliant les espaces naturels fragmentés. La biodiversité n’est pas un décor, mais un partenaire quotidien – cultivez-la avec curiosité et bienveillance.
« La protection de la nature commence devant sa porte. Un jardin diversifié est une victoire contre l’uniformisation du monde »
Gilles Clément, paysagiste, jardinier, botaniste et écrivain français.